Rethinking musical experiences

By Laurène Patard-Moreau

March 19, 2024

Rethinking musical experiences to attract a new audience – Examples in France

Read the French version

For several years now, concert halls have been facing a persistent issue: less people are attending classical music concerts. Besides that, if we take a look at who these concert-goers are, we can also notice that they are mainly elderly people, regulars, or musicians themselves. Therefore, as an artist today, one of the most important question to think about is: how to attract a new public, especially young people? This is essential for the future of our art, and it is one of Theresia’s missions.
I strongly believe that, to be able to renew our audience and attract more people, we need to rethink musical experiences. In concrete terms, inventing new ways of involving audiences in the unique experience of listening to music, by changing the codes and format of the concert as we know it today. As you may have already read in my blogpost The day I discovered Baroque Jam Sessions, I am passionate about creating different ways to experience music, especially in HIP practice. I think the early music movement suits itself best for experimentation because it’s part of its DNA to research, explore and question. Some ensembles in France have already understood this need and I would like to highlight a few examples here.

Participatory Concerts

In Paris, the famous concert hall La Philharmonie invented Les Concerts Participatifs (participatory concerts). They offer various concepts, some in which the audience (amateurs musicians) come on stage to play within the orchestra, and others where they sing from their seats. For the former, some rehearsals are planned a day ahead.
Les Arts Florissants (Paris, France) conducted by William Christie often take part in this concept. Last Christmas, when playing the Messiah by Handel, they invited the audience to sing along the encore of the concert, the famous “Hallelujah” and “Since by man came death”. I didn’t see it in person, but it looked very moving on social media, and the musicians I know described it as a unique experience. The audience was singing from the hall (not the stage), and could download the parts on the website before attending the concert.
Link video (in French but you can use subtitles)

Concerts a la Criée

In Toulouse, The Chamber Orchestra (Orchestre de Chambre de Toulouse) invented a concept to involve the audience in a different way : ‘Les Concerts à la Criée’. In these concerts, the public instead of receiving a program, receives a Menu. During the evening people ask what they want to listen to, the same way people ask what they want in a market : by screaming ! In French this name refers to a ‘fish market’, where people need to scream to order fresh fish. This Menu is composed of categories, in each of which features a list of pieces that they can choose from. Only the first one (Amuse Bouche) is planned, on this example a piece by Mozart, and the last one (Dessert) which is the chef’s surprise.

Example of the Menu of the 2023 programme

I have been there when I was younger, and I remember it as a very unique experience. You can see people expressing themselves, allowing themselves to shout, to make noise, overall not being serious. The same goes for the musicians, whose expressions show that they enjoy seeing the audience being driven by the desire to be heard, as if the roles were reversed for one concert. In fact, the audience is louder than the musicians. I believe that is also a way for this orchestra to get to know their audience better, to test them : are they really involved ? Who are they ? Do they know the pieces we play ?
Link video (in French but you can use subtitles)

Renewing Opera productions

Another way to diversify our audience is to use crossovers in styles and repertoire. The best example I know of is the opera production Les Indes Galantes directed by Clément Cogitore in Opéra Bastille (Paris) in 2019. Besides showing how early works echoes many social issues nowadays, this production opened my eyes to the power of music to connect people in our society. I watched the documentary made by Philippe Béziat that followed the creation and explains the reasons behind the director’s ideas, and I recommend it to the reader. By mixing music of the 18th century (Rameau) with urban dances from the 20th and 21st centuries (e.g. hip-hop, krump, and many others), Clément Cogitore succeeded in the challenge of mixing audiences. On one side, he brought not only a new public but also performers to the Opera who probably would never have been there if not for the production. And on the other side, he brought a new art, the street dances, a heritage of the immigrant populations, to the regular audience of the hall, most of whom are used to classical music and dance. The result is strongly political and gives many solutions to the sociological issues of concert halls.
Link video extrait (Danse du Grand Calumet de la Paix)

Trailer of the documentary (in French)

In conclusion, there is plenty of room for experimentation c when it comes to the format of early music concerts. Some may be historically accurate, while others could be newly invented formats. Being more in touch with our audience could be a first step to bringing more diversity and making the classical music world more attractive.


French version


Repenser les experiences musicales pour attirer un nouveau public
Exemples en France

Depuis plusieurs années maintenant, les salles de concert font face à un problème persistant : le public des concerts de musique classique se réduit. En plus de ça, si on regarde attentivement qui sont ces spectateurs, on peut remarquer qu’il s’agit principalement de personnes âgées, d’habitués, ou de musiciens eux même. C’est pourquoi en tant qu’artiste aujourd’hui, la plus importante question à se poser est : comment attirer un nouveau public, et particulièrement les jeunes ? C’est nécessaire pour le futur de notre art, et c’est une des missions de Theresia.

Je pense sincèrement que pour renouveler notre auditoire et attirer de nouvelles personnes nous devons repenser les expériences musicales. Concrètement, inventer de nouvelles manières d’impliquer le public dans l’expérience unique qu’est écouter de la musique, en changeant les codes et le format du concert tel qu’on le connaît aujourd’hui. Vous avez peut-être déjà lu mon post ‘Le jour où j’ai découvert les jam sessions de musique baroque’, je suis passionnée par créer de nouvelles manières de vivre et expérimenter la musique, surtout dans le mouvement de musique ancienne (HIP). Je pense que ce mouvement est le plus à même d’expérimenter car c’est dans son ADN de rechercher, d’explorer, de questionner. Certains ensembles ont déjà compris ce besoin et j’aimerai vous montrer ici quelques exemples en France.

Concerts Participatifs

À Paris, la célèbre Philharmonie a inventé Les Concerts Participatifs. Ils proposent plusieurs formats, certains dans lesquels le public (des musiciens amateurs) vient sur scène pour jouer avec l’orchestre, et d’autres où ils chantent depuis leur siège. Pour ces derniers, des répétitions sont prévues un jour à l’avance.
Les Arts Florissants (Paris, France) dirigé par William Christie prend souvent part à l’expérience. A Noël dernier, lorsqu’ils ont joué le Messie de Handel, ils ont invité le public à chanter avec eux le bis du concert, le très célèbre “Hallelujah” et “Since by man came death”. Je n’y étais pas moi même, mais sur les réseaux sociaux ça avait l‘air très émouvant, et les musiciens que je connais l’ont décrit comme une expérience unique. Le public chantait depuis la salle (et non sur scène) et avait pu télécharger les partitions sur le site internet en amont du concert.
Lien video (en français)
https://youtu.be/mqbntpK26Rg?si=5HNX5DXh3R_RkOsm

Concerts à la Criée

À Toulouse, l’Orchestre de Chambre a inventé un concept pour impliquer le public d’une autre manière: ‘Les Concerts à la Criée’. Lors de ces concerts, à la place de recevoir un un programme, le public reçoit un Menu. Pendant la soirée ils demandent ce qu’ils veulent entendre de la même manière que dans un marché au poisson (ce à quoi le nom réfère dailleurs): en criant ! Le Menu est composé de catégories, dans lesquelles se trouvent une liste de pièces qu’ils peuvent choisir. Seule la première (Amuse-Bouche, sur cet exemple une pièce de Mozart) et la dernière (Dessert, qui est la surprise du chef) sont prévues.

Exemple du Menu au programme en 2023

J’y suis allée quand j’étais plus jeune, et je me souviens que c’était vraiment une expérience unique. On peut voir les gens s’exprimer, se permettre de crier, de faire du bruit, et surtout de ne pas être sérieux. C’est la même chose du côté des musiciens, leurs expressions montrent qu’ils apprécient voir le public crier pour se faire entendre, c’est comme si les rôles étaient inversés pour le temps dun concert. En fait, le public est plus sonore que les musiciens. Je pense que c’est aussi une bonne manière pour l’orchestre de connaître son public, de le tester: est ce qu’il est vraiment impliqué? Qui sont ses membres? Est ce qu’ils connaissent les pièces qu’on joue?
Lien video (en français)
https://youtu.be/Oth3OR2KUtI?si=ZqQJoW_tOBReZNlB

Renouveler les productions d’Opéra

Une autre façon de diversifier notre public, serait d’utiliser des mélanges et des collaborations entre différents styles et répertoires.
Le meilleur exemple que je connais à ce jour est la production Les Indes Galantes mis en scène par Clément Cogitore à l’Opéra Bastille (Paris) en 2019. En plus de nous montrer comment une oeuvre ancienne fait échos a beaucoup de problèmes sociaux actuel, cette production m’a ouvert les yeux sur le pouvoir de la musique de connecter les gens dans notre société. J’ai vu le documentaire fait par Philippe Béziat, qui a suivi la création et qui explique les raisons derrière ce projet, et je le recommande vivement au lecteur. En mélangeant de la musique du 18e siècle (Rameau) avec des danses urbaines du 20e et 21e siècles (hip-hop, krump, et beaucoup d’autres), Clément Cogitore relève le défi de mélanger les publics. Il a amené non seulement de nouveaux spectacteurs, mais aussi des artistes performers qui ne serait probablement jamais venus à l’Opéra si ce n’est pour cette production. D’un autre côté, il a amené un nouvel art, les danses de tradition urbaines, un héritage des populations immigrantes, au public régulier et habitué aux productions d’opéra de musique et de danses dites classiques. Le résultat est fortement politique et donne beaucoup de solutions au problème de mixité sociale des salles de concerts.
Lien vidéo extrait (Danse du Grand Calumet de la Paix)
https://youtu.be/TfQJZ76WR0U?si=iRwdvYqbOHnwQFpE
Bande annonce du documentaire (en français)
https://youtu.be/ImwXHgfCeao?si=LkCd43LgLmzPw7qU

En conclusion, je dirai qu’il y a beaucoup d’espace pour expérimenter avec le format des concerts dans le monde de la musique ancienne. Certains étant historiquement valables, tandis que d’autres pourraient encore être inventés. Être au contact avec notre public pourrait être un premier pas pour amener plus de diversité et rendre le monde de la musique classique plus attractif.

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About Laurène Patard-Moreau

Laurène Patard-Moreau is a French violinist from Toulouse (France) who lives and studies baroque violin in Amsterdam. Laurène is very creative, and has always a project in mind. Currently, she is learning how to play the mandolin, and Gypsy Jazz on the violin.