The day I discovered Baroque Jam Sessions 

By Laurène Patard-Moreau

August 3, 2023

Never be afraid of trying new things: find out how our ambassador Laurène discovered the beauty of breaking down barriers by taking part in an early music jam session.

Read the French version

In June 2022, I was living in Montréal, Canada, where I had just finished my bachelor’s degree in modern violin at university. I was about to leave the country to go back to Europe to start a Masters degree in baroque violin. Early music was about to become a big part of my life and I had just decided a few months before to fully dive into it. I was enjoying my lasts days in Québec and the beginning of summer when I saw the programme of the Festival Montréal Baroque. This festival was taking place in the neighbourhood Le Plateau, the weekend before I had to fly. Perfect timing. I texted some friends to invite them to join me and we went to listen to some concerts. The following day, I looked again at the programme and something aroused my curiosity: Baroque jam sessions in a bar. It was written below «all musicians welcome, bring your instruments». I decided to go that evening, and I must say that this was one of the best musical experiences I took part in.

The bar was in a long and narrow space, at the end of which there was a small stage. The organizers had brought a harpsichord, some music stands, and a lot of scores. The principle was simple: anyone could pick a score and sightread it with others, while the public was drinking, talking, and eating.

When I arrived, I took a seat with my friends and ordered a drink. None of them were musicians, and I was really shy to take out my instrument. I always need some time to observe things before I decide to do something. So I took my time, talked to a few people, met musicians that I knew and then, after some (necessary) encouragement from the others, I decided to join the jam. Everyone was very friendly, there were students of my age but also professional musicians or teachers. And what I liked the most, is that there were no boundaries between us. Age, profession and social status didn’t matter at all. We were just musicians playing together. In French we always make a distinction between the informal pronoun «Tu» and the formal «Vous», according to the status of the person we are talking to. And I am used to using «Vous» when I talk to teachers or professionals. But there, I said «Tu» to everyone, and it felt so natural. After one hour and the end of the last concert of the day, more people arrived and the bar started to fill. Sometimes it was loud and people were almost not listening, and sometimes it was incredibly quiet. The magic of music is that some pieces provoked energy and made people talk louder or laugh, and other pieces made the audience quiet and calm, as they were listening carefully. The atmosphere could change within a few seconds. When my friends decided to go home, I stayed and continued playing until late.

The next day was my farewell party. I met my friends in a park and told them about the jam evening. I was really enthusiastic and they were curious about it, so we decided to go together during the evening. One brought his viola, one other his guitar and I had my violin. It was the last day of the festival and the atmosphere felt really different. When we arrived, there were many more people than the day before. And instead of playing inside, there were playing outside, in the backyard of the bar, a piece for orchestra. 5 violins, violas, 2 cellis, trumpets… And many more people listening! Children were playing in the backstreets and everyone was smiling. After a few pieces it started to rain and we decided to go inside. I think I stayed until 2am with my friends, playing all night long. Going from the audience to the stage, and from the stage back to the audience, we didn’t see the time passing.

I remember very well how I could feel the audience, their presence was something real. While we were playing they were drinking beers, listening or talking, laughing at our mistakes, and asking for more. That evening, almost the entire baroque scene of Montréal was in this bar and I felt incredibly where I belonged. I felt that was the way I wanted to do music. Without boundaries between listeners and players.


French version


Le jour où j’ai découvert les Jam Session de musique baroque

En juin 2022, je vivais à Montréal au Canada, et je venais de finir ma licence de violon moderne à l’université. J‘allais quitter le pays pour revenir en Europe afin de commencer un Master en violon baroque. La musique ancienne allait devenir une grande partie de ma vie et je venais de décider quelques mois auparavant de m’y plonger pleinement. Je profitais de mes derniers jours au Québec et du début de l’été lorsque j’ai vu le programme du Festival Montréal Baroque. Ce festival se tenait dans le quartier du Plateau, le week-end avant mon départ. Timing parfait. J’ai alors écrit à quelques amis pour leur proposer de venir avec moi, et nous sommes allés écouter des concerts ensemble. Le jour suivant, je regardais a nouveau le programme et quelque chose a immédiatement attisé ma curiosité : Jam Session baroque dans un bar. Il était écrit en dessous “tous les musiciens sont les bienvenus, amenez vos instruments”. Je décidais d’y aller le soir même, et je dois dire que c’était une des meilleurs experiences musicales auxquelles j’ai pu participer.

Le bar était dans une longue salle étroite, au bout de laquelle il y avait une petite scène. Les organisateurs avaient amené un clavecin, des pupitres, et beaucoup de partitions. Le principe était simple: tout le monde pouvait choisir une piece et la déchiffrer avec les autres, pendant que le public buvait un verre, parlait, et mangeait.

Quand je suis arrivée, je me suis assise avec mes amies et j’ai commandé à boire. Elles n’étaient pas musiciennes, et moi j’étais trop timide pour sortir mon instrument. J’ai toujours besoin de temps pour observer les choses avant de passer a l’action. Donc j’ai pris mon temps, j’ai discuté avec quelques personnes, retrouvé des musiciens que je connaissais, et après quelques encouragements (nécessaires) de la part de mes amies, je décidais de rejoindre la Jam. Tout le monde était très accueillant, il y avait des des étudiants de mon âge, mais aussi des professionnels et des professeurs. Ce que j’ai le plus aimé, c’est qu’il n’y avait pas de frontières entre nous. L’âge, la profession, le statut social ne comptaient pas du tout. Nous étions simplement des musiciens jouant ensemble. En français on fait toujours une distinction entre le pronom informel “tu” et le plus formel “vous”, en fonction du statut de la personne à laquelle on parle. Et je suis habituée à vouvoyer les professeurs ou a les professionels. Mais cette soirée là, j’ai tutoyé tout le monde et ça m’a semblé tout à fait naturel. Après une heure, et la fin du dernier concert de la journée, plus de personnes sont arrivées et le bar a commencé à être bien rempli. Parfois c’était bruyant et les gens n’écoutaient pas beaucoup la musique, et à d’autres moments c’était incroyablement calme. La magie de la musique c’est que certaines pièces provoquaient de l’énergie et faisaient parler les gens plus fort ou même rire, et d’autres rendaient le public très calme, comme si ils écoutaient attentivement. L’atmosphère pouvait changer en quelques secondes. Quand mes amies décidèrent de rentrer, je restais et continuais de jouer très tard.

Le jour suivant, j’ai fait mon pique-nique d’Adieu. J’ai retrouvé mes amis dans un parc, et je leur racontais alors ma soirée. J’etais très enthousiaste et eux, curieux, donc nous décidèrent avec quelques uns d’y retourner le soir meme. L’un amena son alto, un autre sa guitare, et j’avais mon violon. C’était le dernier jour du festival et l’atmosphère me parut vraiment différente. Quand nous sommes arrivés, il y avait beaucoup plus de monde que la veille. Et au lieu de jouer a l’intérieur, ils jouaient a l’extérieur, dans la cour à l’arrière du bar, une pièce pour orchestre. 5 violons, altos, 2 violoncelles, trompettes… et encore plus de gens qui écoutaient ! Les enfants jouaient dans la ruelle et tout le monde souriait. Après quelques pièces, il commença a pleuvoir et on décida de rentrer. Je pense que je suis restée jusqu’à 2h du matin avec mes amis, à jouer toute la nuit. Allant du public a la scène, et de la scène, au public, nous ne voyions plus le temps passer.

Je me souviens très bien la manière dont je pouvais sentir la presence du public, c’était quelque chose de réel. Pendant qu’on jouait ils buvaient des bières, écoutaient ou parlaient, riaient de nos erreurs, et en redemandaient. Ce soir là, presque toute la scène baroque de Montréal était dans ce bar et je me suis sentie incroyablement à ma place. J’ai senti que c’était de cette manière que je voulais faire de la musique. Sans barrières entre les musiciens et le public.

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About Laurène Patard-Moreau

Laurène Patard-Moreau is a French violinist from Toulouse (France) who lives and studies baroque violin in Amsterdam. Laurène is very creative, and has always a project in mind. Currently, she is learning how to play the mandolin, and Gypsy Jazz on the violin.